Parmi les solutions employées pour le projet : la structure du bâtiment tertiaire est positionnée à l'extérieur, afin d'éviter les ponts thermiques énergivores.
Le confort d'été est obtenu grâce à des solutions naturelles : sur-toitures ventilées, végétalisations des terrasses, protections solaires adaptées à l'orientation des locaux. Pour les bureaux, le rafraîchissement est obtenu par pompage des frigories de la nappe phréatique. Pour le chauffage, il est fait appel à des chaudières gaz à haut rendement ainsi qu'à une petite centrale de cogénération gaz permettant, conjointement à des panneaux photovoltaïques, une production d'électricité injectée sur le réseau de distribution.
Le restaurant d'entreprise fait lui aussi l'objet d'intervention en matière d'économies d'énergie : isolations en façades et toiture, raccordement aux installations thermiques des bureaux dimensionnées en conséquence, panneaux solaires pour l'eau chaude sur la terrasse. L'ensemble de ces dispositions devrait ainsi faire économiser au restaurant d'entreprise 200.000 kWh d'énergie par an, selon GEG.
Qu'ils soient à énergie positive ou à basse consommation énergétique, les deux bâtiments ont largement recours aux énergies solaires photovoltaïque et thermique. Grâce à un total de 1.145 m2 de capteurs photovoltaïques sur les deux bâtiments, la production annuelle d'électricité est estimée à 110.000 kWh.
Les ateliers seront ainsi à énergie positive. Le bilan énergétique est estimé à + 1.900 kWh par an, précise Jean-Paul Giraud. Quant aux bureaux, ils consommeront 50kWh par m2 et par an, alors que la moyenne du parc existant de bureau en France, selon l'ADEME, se situe à 283 kWh par m2 et par an.
Michel Destot, qui visitait, le 6 novembre dernier, le site aux côtés de Jean-Paul Giraud, et de Jean-Marie Calaque, l'architecte, s'est félicité qu'en 2007 grâce à ce bâtiment à énergie positive, Grenoble soit en avance sur un des objectifs environnementaux annoncés dans les conclusions du Grenelle de l'environnement.
Mais si l'initiative est en effet précurseur pour le bâtiment industriel à énergie positive, les exemples de réalisations de bâtiment tertiaires énergétiquement efficients se multiplient. C'est le cas par exemple à Dijon où la société dijonnaise d'ingénierie climatique et électrique Elithis, la Ville de Dijon et le cabinet d'architectes Arte Charpentier se sont associés pour réaliser fin 2008 un bâtiment tertiaire de 5.000 m2 de bureaux à énergie positive comme nouveau siège social de la société d'ingénierie. L'objectif visé est que ce bâtiment, installé en plein cœur de Dijon, devienne le bâtiment tertiaire à énergie positive le plus performant de France.
À Grenoble également, la Foncière Innovation vient d'être lauréate d'un concours lancé par la société d'aménagement SAGES pour réaliser un immeuble de bureaux à énergie positive dans l'éco-quartier De Bonne.
Enfin, un immeuble de bureaux à énergie positive devrait également voir le jour à Gennevilliers dans vingt-trois mois. Livré par Farmat S.A, cet immeuble d'une superficie de 70.000 m2 devrait globalement consommer 15 fois moins d'énergie qu'un immeuble classique grâce à 10.500 m de capteurs photovoltaïques répartis sur le toit et 5.000 m de tubes thermiques sur les façades. Bouygues Immobilier s'est enfin engagé à bâtir en bordure du futur du Groupe à Meudon (Hauts-de-Seine), un immeuble à énergie positive baptisé, Green Office. Ce chantier de 23 300 m2, qui débutera en 2008, devrait être terminé fin 2009.
Rappelons qu'en France, les bâtiments consomment environ 46% de l'énergie totale et produisent 25% des gaz à effet de serre (GES). Ils représentent donc des gisements potentiels considérables d'économie d'énergie et des éléments clés dans la division par 4 de l'émission des GES à atteindre d'ici 2050. Le Grenelle de l'environnement prévoit en conséquence que les constructions neuves soient à énergie positive d'ici 2020 et d'obtenir au moins un tiers des bâtiments à basse consommation ou à énergie positive dans 5 ans. Il prévoit une loi d'orientation sur le 'bâtiment efficace' en 2008, fixant les étapes vers les bâtiments à très basse consommation et à énergie positive. Y figurent le lancement de constructions à basse consommation dès maintenant, afin que, d'ici 5 ans, la moitié des constructions de l'ANRU et des logements sociaux, la moitié des bâtiments tertiaires et le tiers des logements privés neufs ne consomment pas plus de 50 kWh/m2/an ou soient à énergie positive. Une accélération de la réglementation thermique (RT) avec des bâtiments à très haute performance énergétique obligatoires en 2010 (20% de mieux que la RT 2005), à basse consommation en 2015, puis passifs ou à énergie positive en 2020 a également été actée lors des tables rondes du Grenelle.